Olentzero : après les bonbons, le charbon

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Olentzero : après les bonbons, le charbon

Olentzero n’est pas le père Noël. L’affaire est entendue depuis que le docteur ès Olentzero, un certain Claude Labat, s’est mis en tête de restituer le message du « Charbonnier qui ranime les braises du soleil ». Passées les agapes et le temps de la réhabilitation dans les coutumes basques, à grand renfort de bonbons pour les gamins, un autre Olentzero est en train de poindre sous le masque du charbonnier. Un masque des ténèbres qui annonce le solstice et le retour de la lumière, l’espoir au plus sombre de la nuit, comme la renaissance millénaire du soleil. Olentzero distribue cette fois du charbon aux agences immobilières.

Un rôle social à réinventer, à mesure que l’on se réapproprie l’histoire et le sens d’Olentzero dans notre société, en résonance avec le mythe et la croyance païenne, avec le symbole d’une nuit qui inlassablement cèdera la place au soleil. Le soleil, aujourd’hui, sous les lumières des fêtes et la mélodie des tiroirs-caisses, c’est aussi le partage des richesses, comme la promesse d’un soleil pour tous. C’est ce que prône Claude Labat dans son ouvrage, en rupture avec l’idée d’un « père Noël basque ».

L’idée n’est donc pas saugrenue, que de convoquer Olentzero pour souligner le ténébreux problème du logement au Pays Basque. De même que l’Église avait compris le message du charbonnier et de ses collègues en proclamant la naissance du Sauveur lors du solstice, Olentzero doit trouver un message universel qui fasse sens avec les préoccupations d’aujourd’hui.

Ce samedi 18 décembre, Olentzero est allé déposer du charbon à Saint-Jean-Pied-de-Port, Bassussarry, Hasparren et Bidart, devant des agences immobilières. En rappelant que « le Pays Basque n’est pas à vendre ». Une façon, indique cet Olentzero dans un communiqué, de « remettre des cadeaux à ceux qui ont été sages et le charbon à ceux qui le méritent. » Un charbonnier un rien moraliste, avec ses bons et ses mauvais points à distribuer. Mais un Olentzero qui renoue tout de même avec sa vocation sociale, bien au-delà d’une simple distribution de bonbons et de friandises.