Rites de naissance

Salut!

Je suis à la recherche d'infos sur les rites de naissances anciens. Pour le moment, j'ai trouvé ça:

Citation :

Chez les Grecs anciens, la famille et la maison sont le premier lieu sacré de l’individu. A chaque naissance, un rituel vise à rattacher l’enfant au foyer dont il est issu ; ce rituel est celui de la fête familiale des Amphidromies qui consacre la reconnaissance officielle du nouveau-né par son père.
Cette fête qui a lieu selon les endroits le cinquième, le septième ou le dixième jour après la naissance, consiste, comme son nom l’indique (amphi : autour, dromos : course), à porter le nouveau-né en courant en cercle autour du foyer de la maison, sous la protection d’Hestia, la déesse de l’espace familial, puis à déposer l’enfant directement sur le sol, symbole de son intégration au foyer paternel et au monde humain.
La cérémonie comporte aussi pour la mère et les femmes qui l’ont assistée, des lustrations pour les débarrasser des impuretés consécutives à la naissance.
Le dixième jour, à Athènes, on donne un nom à l’enfant et les membres de la famille se réunissent à nouveau pour un sacrifice suivi d’un banquet. Le dernier jour de la fête des Apatouries, les enfants nés dans l’année, sont présentés à la phratrie par leur père.
Quand l’enfant n’est pas reconnu par son père, il est alors exposé loin de la maison, à l’écart de toute habitation et de tout lieu cultivé.

(source: http://www.faml.be/component/docman/doc_download/26-rites-de-passage)

qui colle avec ce que j'avais déjà trouvé, mais si quelqu'un avait d'autres pistes, merci d'avance.

Biiises à tous!

Ca n'a guère l'air de vous inspirer...

Désolé mais je ne m'y connais absolument pas sur les rites de naissances anciens.
J'essaierais de faire des recherches mais je ne pense pas trouver plus que toi.

J'avoue que j'y connais que dalle...

Et ce que je connaissais, tu l'as déjà dit.

Le rite est quasi identique dans sa version romaine, c'est juste que nous ne disposons plus de textes rituels précis...

A toi de broder autour de la symbolique, par exemple : lustration de purification dans un bain d'huiles essentielles, présence des 4 éléments symboliques lors de la cérémonie de mise au sol, onction d'eau (purification) et d'huile (bénédiction par l'Esprit) de l'enfant...

Si tu le souhaites, je peux te donner la liste des esprits protecteurs invoqués dans les cérémonies romaines à cette occasion.

Salutations,
Bacchant

Je suis preneuse de tout sur le sujet... Merci.
Et merci quand même aux autres aussi.

J'ai déjà prévu dans ma liste:
- Pour l'accouchement: Léto, Artémis, Ilithyie, potentiellement Ephésia
- Pour l'arrivée de l'enfant: Léto, Artémis, Rhéa, Hébé, potentiellement Clôtho,Hécaté et Ephésia

Et que les hécatonchires gardent Héra au loin...

Après, voir ce que j'en ferai de cette liste...

J'ai été long... sorry ! Voici ce que je peux te communiquer.

Dans la conception romaine, la naissance ouvre une période d’impureté et de dangers car l’on touche à un événement sacré où de nombreuses forces spirituelles sont en jeu, et qu’il faut maîtriser.

Le 7ème ou le 8ème jour après la naissance, selon qu’il s’agit d’une fille ou d’un garçon, le père posait l’enfant sur le sol et le relevait, signifiant son acceptation avec une action purificatrice sur les plans subtils (malheureusement, nous ne disposons plus des textes ou rites précis). Le nom était donné à ce moment.
Cette cérémonie nommée Dies Lustricus était suivie de sacrifices et d’un repas qui introduisait l’enfant dans la lignée et la famille.

Dans la religion primitive de Rome, divers Dieux et Génies très locaux était invoqués, je ne pense pas qu’ils te soient de grande utilité. Le principe, sous le patronage de Déverra et Pilumnus et dautres, était de protéger l’enfant contre les mauvais génies et les esprits des morts errants durant cette fragile entrée dans le monde humain.

Durant les 7 ou 8 jours qui précédaient la cérémonie, à l’époque classique, les préférences de protection de la jeune mère et de l’enfant étaient recherchées auprès de Junon (je n’ai pas cité Héra…) et Hercule. Un autel leur était dressé dans la maison.

Le neuvième jour, l’enfant est lavé et lustré (avec quoi ??) en guise de purification-protection sous la bénédiction de Nundina, sorte de bonne fée qui prononce les paroles d’avenir de l’enfant. Elle peut-être remplacée par ou associée avec Carmenta je pense, divinité prophétique protectrice des nouveaux-nés.

Une Déesse-Génie, Parca-Maurtia, associée à Mars, est appelée pour aider à la naissance, avec un pouvoir probablement en lien avec le sang versé durant l’accouchement.

Sont également invoqués pour l’enfant :
- Vaticanus et Fabulinus pour aider le bébé à vagir et parler
- Abeona et Adeona, Iterducida et Domiduca pour lui apprendre à marcher, à s’éloigner et à revenir à la maison
- Cunina, protectrice des berceaux
- Educa aide l’enfant à boire
- Potina l’aide à manger
- Fortuna Primignie protège les nouveaux-nés
- Lacturnus fait monter le lait
- Rumina protège l’allaitement du bébé
- Les Dieux Lares (liés au lieu) et Pénates (Dieux d’élection) du foyer
- Le ou les Génies familiaux (« anges » de la force génésique des parents et de leur famille)

Une attention particulière est portée aux vêtements bordé de pourpre en guise de protection ainsi qu'aux gris-gris divers au cou de l'enfant. De façon générale, le pourpre est utilisé comme couleur de protection pour les enfants jusqu'à la fin de l'adolescence.

Que ces quelques lignes t'inspirent !

Salutations,
Bacchant

Merci énormément de ta recherche, c'est très intéressant.

Ca m'ouvre effectivement certains champs.
Quelques interrogations aussi.
La première qui m'a sautée au yeux: Parca-Maurtia, Atropos en version grecque, qui est plutôt associée à la mort, bien qu'on puisse aussi penser au coupage de cordon ombilical. J'avais bien pensé à Clôtho, Nona en version latine, mais là, ça mérite réflexion.

Merci encore

Une question. Le pourpre n'était-il pas réservé aux familles sénatoriales et équestres ? Ne serait-ce pas la description pour le haut de la société romaine ?

Greg a écrit:

Une question. Le pourpre n'était-il pas réservé aux familles sénatoriales et équestres ? Ne serait-ce pas la description pour le haut de la société romaine ?

Il me semble aussi. Le pourpre était obtenu grâce à une quantité assez énorme d'un crustacé maintenant éteint.

Le murex n'a pas encore disparu, même s'il s'est rarifié.

Ah voilà. Je ne me rappelais plus du nom.
C'était ma prof de physique à l'époque qui m'avait dit que l'espèce s'était éteinte.

Evidemment le pourpre était réservé à l'élite de la société... Ce qui n'enlève rien à la valeur ésotérique active de cette couleur, toujours actuellement.
La majeure partie des rites et religions de romaines étaient celles des élites, la plèbe avait les siennes ainsi que les esclaves (30 à 50% des de la société).

Nous connaissons très peu sur les rites et religions plébéiennes et autres, par manque d'écrits tout simplement.

Salutations,
Bacchant

Merci pour la précision.

"La fille d'Athènes" de Pierre Brulé aborde entre mille autres questions les Amphidromies et leur symbolique. L'une des thèses, que l'auteur n'appuie pas, pour expliquer la signification de la chose, est que ce rite serait lié au mythe d'Athéna et d'Erichtonios. (le père "jouerait" donc le role d'Athéna)

Je me rappelle aussi que le père qui pratiquait le rite était en général nu, ce qui la fout mal s'il représente Athéna, la déesse chaste par excellence.

Seul bémol, le livre en question est je trouve, très mal écrit, à tel point que je n'ai pas su le finir, et les dieux savent que le sujet m'intéresse. Pour les infatigables donc

Etrange...
Mais sujet à réflexion dans mon cas, merci je ne le connaissais pas et j'ai dû faire une petite recherche.

Un bon résumé: http://www.cjl.qc.ca/marilou/mythologie/Athena.html#erichthonios

Citation :

Un jour, Athéna demanda les services d’Héphaïstos afin qu’il lui confectionne un assortiment spécialement pour elle. Au bout d’un certain temps, elle passa à la forge du dieu, voir où les travaux en étaient. Ce qu’elle ne savait pas, c’était que le pauvre Héphaïstos avait été la victime d’une plaisanterie de Poséidon. Ce dernier lui avait soufflé à l’oreille que la belle Athéna souhaitait qu’on lui fasse une cour ardente. C’est pour cela que lors de la visite de la déesse, Héphaïstos la saisit par le bras et voulut la violer. Athéna se dégagea, mais dans son excitation, le forgeron répandit sa semence sur la cuisse de la déesse(nous n’entrerons pas dans les détails...). Athéna s’essuya avec un linge de laine et le lança à sur la terre (Gaïa). Un fils en naquit, Erichthonios. Gaïa, vexée d’avoir mise au monde un enfant confectionné d’une façon aussi bâclée ne voulu le reconnaître. Athéna accepta donc de le prendre sous son aile et de s’occuper de son éducation.

Même si effectivement dans le mythe, Athéna est fécondatrice involontaire, ça n'est un acte délibéré, mais elle reconnait sa parentalité d'Erichtonios.

Le parallèle le_père - Athéna me parait cependant, comme pour toi, étrange et inadéquat dans le cadre d'un enfant issu d'un couple marié.