Etant donné que je suis originaire des Philippines, il était tout simplement naturel que je fasse un petit topo sur le paganisme de mon ancien pays, oui je suis né la bas, mais j'ai grandi ici!
La religion des peuples philippins repose sur les principes de l'immortalité de l'ame et de la vie apres la mort. Même si Bathala le Dieu Suprême trone au sommet du pantheon, il est loin d'etre le seul. Il faut compter avec Idiyanale, le dieu de l'agriculture, Sidapa, le Dieu de la Mort, Mandaragan, le Dieu de la Guerre, Diyan Masalanta protège l'amour, Agni le feu, la déesse Lalahon est invoquée pour la moisson, Magwayen garde l'autre monde, Siginarugan garde l'Enfer...En plus de ce cortège de divinités, les phillipins sont très receptifs aux pratiques de la magie noire et de la sorcellerie. Ils craignent avant tout les asuwang (esprit a meme de se transformer en chien, cochon ou cheval) que les mangkukulam, capables de vous tuer en transperçant tout simplement la représentation de votre image ou encore les tiyanak qui sucent le sang des bébés dans le ventre de leur mère.
Les idoles (en bois, en pierre ou en ivoire) entretiennent la relation avec l'au-delà et l'esprit des ancêtres. Tout un vocabulaire renvoie aux premières likha ou larawan et aux seconds anitos ou diwata sans oublier bien sur les baylana et les katalona, les prêtres et les prêtresses qui officient dans ces rites occultes et présentent les sacrifices.
Rien de ce qui concerne l'autre monde n'est laissé au hasard.Les morts sont placés dans un cercueil en bois avant d'être enseveli sous la maison. La dépuille est protégée afin d'empecher les sorciers de s'emparer de l'ame du défunt. Des pleureuses professionnelles chantent la mort. A Luzon, dans les Visayas, les vêtements blancs s'imposent en période de deuil. D'autres tribus s'adonnent a la démence ou a la transe. Tant que dure le temps du deuil, la famille doit s'abstenir de manger de la viande ou de boire du vin. Si le défunt est un chef, toutes les guerres et les querelles sont suspendues. La pointe des lances est dirigées vers le sol. Chanter ou même porter des vêtements de couleur est prohibé. Le faste des funérailles et l'abondance de la nourriture en pareille circonstance dépend de la richesse de la famille et a la mesure de la fortune que les héritiers devront se partager. Si le décès n'etait pas naturel ou survient lors d'une guerre, le deuil se prolongeait tant que la famille n'avait pas accomplit la balata, la vengeance destinée a laver l'honneur du défunt. La haine reste tenace et les arrangements pas toujours possibles. Il y a des dettes qui ne se reglent que dans le sang.
Mêmes si dans un premier temps ils s'accomodaient très bien de ces croyanes, les musulmans vont peu a peu remplacer le paganisme philippin par des valeurs propres a l'islam.Aujourd'hui dans le sud de l'archipel acquis a la foi musulmane, seules quelques rares tribus dont les Badjaos, restent fidèles aux croyanes de leurs ancêtres. Dans le reste des philippines, christianisé par les espagnols, le monde occulte des esprits a gardé tout son pouvoir. Il suffit de voir le statut juridique de l'ile de Siquijor pour comprendre combien le monde des sorciers effraie encore. La peur que suscite cette îles, haut lieu des pratiques magiques, diabolique a l'occasion, lui vaut de n'être rattaché a aucune province et d'en former une a elle toute seule.
Suite aune petite discussion avec ma mère, de nos jours encore, les philippins croient en l'existence d'un autre univers, parallèle en quelque sorte où vivraient d'autres êtres, une autre race d'humains et d'apres ses dires, quand on pose les pieds sur un lieu un peu a l'écart, il faut en quelque sorte demander la permission a ces êtres. Il y a aussi des dames blanches aux philippines, et parait-il qu'ils font parfois des sacrifices de porc a cette Dame Blanche, dans le cas ou il arrive certains malheurs. Cette Dame blanche serait elle une des anciennes divinités ?