Des sacrifices qui pourissent...

Je poste dans cette partie du forum parce que c'est suite à une observation que j'ai faite en Chine, mais notez que la question doit largement être extensible à toutes les formes de paganisme faisant des sacrifices aux dieux.

Il y a un petit magasin où je vais régulièrement parce qu'il permet de profiter de différents services pratiques, etc, etc (C'est pas le sujet) et il y a, bien en vue, un genre de petit autel dédié à je ne sais quelle divinité du coin. Chaque fois que je vais dans ce magasin, je vois toujours quelques fruits en offrande. Le plus souvent, ce sont des clémentines, mais hier, c'étaient des pommes.

Il y a quelque chose que je trouve étrange. Si on brûle des offrandes, si on fait des libations, je peux comprendre que cela soit "efficace". Mais là, je vois ces fruits qui restent là et commencent évidemment à pourrir, pour finalement quoi ? Être jetés à la poubelle ?

Bref, j'avoue que j'ai un peu de mal à comprendre ce genre de sacrifices. Quel est votre avis sur la question ?

J'en dis rien. J'ai le même avis que toi là dessus.

Dans le sacrifice, c'est l'essence de la chose qui est offerte. La forme physique n'est pas pas le principal.
Antiquement... Certains temple redistribuaient aux indigents certains de ces sacrifices débarrassés de ce dont les dieux se sont déjà délectés. Aussi fruits, abats, etc.... étaient réemployés ou finissait dévoré par des chiens comme dans le cas du culte d'Hécaté.
Dans le cadre d'offrande extérieures à des sources des arbres, des roches,... ce sont les animaux sauvages qui s'en occupaient.

Je me souviens d'un reportage dans un temple d'Hanuman où des singes venaient se servir dans les offrandes, c'était même plutôt bon signe.

Alors ta boutique...
Je dirais qu'il s'agit soit d'une consécration avant de les consommer, soit de la dérive d'une pratique avec une perte de sens, soit une particularité locale.

Je doute que ce soit avant consommation (D'ailleurs, je comprendrais pas non plus... On donne... puis on reprend ???) vu l'état dans lequel était certains fruits. Pour tes autres suppositions, je ne sais pas.

Mais il n'est pas impossible que je sois trop terre à terre sur le coup.

Etonnant... D'insctinct, je dirais que l'on retire les offrandes avant qu'elles pourissent lorsque les animaux, la consommation rituelle ou le feu ne se chargent pas de leur disparition...
Personnellment, c'est irrespectueux dans ma vision des choses. A chaque Tradition ses us et coutumes...

Salutations,
Bacchant

Greg a écrit:

(D'ailleurs, je comprendrais pas non plus... On donne... puis on reprend ???)

On le consacre avant consommation.
Exemple que tu connais certainement mieux: consécration de l'hostie et du vin dans le calice.
(Câliss... Avec ton expérience québécoise, tu devrais le savoir, 'stie! )

C'est assez courant dans diverses religions.

A l'époque où j'avais trainé avec des dianiques, à la fin on partageait un gâteau et du l'hypocras qui était resté sur l'autel de la même manière.
Dans un premier temps on le donne, dans un second on le reprend pour le consommer après "transmutation" en aliment sacré/béni par la/les divinité(s).

Oui, enfin... L'hostie n'est pas consacrée dans le sens de la consécration païenne. L'hostie n'est pas donnée. Elle est transformée, et puis cela sert aussi à obéir à un des commandements du Christ, mais ce n'est pas un sacrifice au sens païen encore une fois.

Bon, enfin... Je vais relire Aristote et ses pensées sur la "substance" et les "accidents". Ça va peut-être m'éclairer...

Ca ne m'étonne pas tant que ça... les fruits sont "donnés", ils sont donc une perte pour le monde humain. Ils sont consacrés, donc retirés du domaine des hommes pour être intégrés à celui des dieux. Ceux-ci en consomment l'essence et la matière, elle, qui n'a plus de valeur ni d'intérêt, pourri et peut être jetée ensuite comme on jette les restes d'un repas. Il y a deux choses à voir dans une pratique rituelle de ce type : il y a "imitation" d'un repas, que l'on laisse se dérouler sur un plan sacré, comme dans une autre dimension, et il y a le principe du don ; ce n'est pas tant la façon dont on donne qui compte que le fait de donner. Si les fruits ne sont pas consommés par l'homme, c'est parce qu'il s'en prive pour les dieux et c'est là tout l'intérêt de l'offrande, ce qui faisait dire à Théophraste que peu importait la taille du sacrifice, qu'un riche pouvait faire une immense hécatombe, le don d'une pomme par un pauvre a autant de valeur aux yeux des dieux dans la mesure où il se prive proportionnellement de la même manière.

Hum... Un éclairage très intéressant. Merci Tom.

Finalement, à relire vos contributions, je commence à y voir plus clair.

personellement qd je fais des offrandes, je fais comme les chinois que tu as vu greg
surtout qd je prie gaia ou demeter pr les bienfaits de la nature et de ses fruits.
je donne du pain, des fruits et ce genre e choses pr ke la divinité en prennent l'essence et voit que je reconnais le fruit de ses oeuvres.
Une autre partie de mon rituel consiste à reprendre les fruits ensuite, en fr du composte et s'en servir ds mon potager ou des les donenr à manger à des poules
la fertilité repermet la fertilité
enfin c perso lol

oups g dit demeter, je voulais dire ceres

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