Un dieu pour internet ?

helleniste a écrit:

L'église possède Isidore de Séville pour saint patron de l'internet. Quel est son homologue païen selon vous ? J'aurais tendance à dire Hermès car il régit les voyages et les communications. Et vous ?

Isidore de Séville est un saint patron, Hermès un Dieu, comment un dieu peut-il être l'homologue d'un saint patron ?

Parce qu'un "saint patron" est l'équivalent d'un daïmon qui préside à un domaine.

par rapport a ses attributs et son domaine d'action on va dire =)

Peut-être faudrait-il lui préciser ce qu'est un daïmon...=)

Je le ferais bien mais je dois filer en salle de sport, je reviens vite =)

Pallas a écrit:

Je le ferais bien mais je dois filer en salle de sport, je reviens vite =)

OK, je te laisse lui expliquer...

'm'en sors bien moi...

bon je prend un petit instant pour expliquer, enfin plutot donnner mon interpretation personnelle:

- Un daïmon est plus ou moins une divinité mineure, c'est un génie, un peu l'équivalent des saints ou des anges, mais il a sa propre indépendance et sa propre individualité.
C'est aussi plus ou moins un nom générique pour désigner une catégorie d'êtres divins intermédiaires, et certains daïmons peuvent etre considérés comme des dieux quand leur culte se répand.
Pour certains philosophes, le daïmon c'est la divinité qu'il y a en chaque être humain, quand a Alexandrie on vénérait Alexandre le grand, c'etait pas tant le héros en lui-même qu'on vénérait, mais plutot son daïmon, son esprit divin quoi en quelque sorte.

Mais pour moi personellement, le daïmon c'est le petit dieu accessible aux humains.

Daïmôn, au sens strict, ça veut dire "dieu", tout simplement, ce qui est amusant puisque dans la terminologie chrétienne, un "démon" et un "faux dieu" c'est la même chose. Zeus lui-même est un daïmôn, le génie d'une source est un daïmôn, tout comme l'âme d'un mort (ou la partie divine qui est en l'homme, comme l'a dit Pallas).
Les dieux sont des daïmons de classe supérieur, genre ceux qui ont le niveau. Mais en fait, l'idée de daïmôns=êtres intermédiaires est inspirée de la philosophie-magie chaldéenne (mésopotamienne) qui s'est mis à considérer que les dieux ne pouvaient être à l'origine du mal et qu'il y avait donc une hiérarchie intermédiaire qui s'en chargeait. Alors qu'à l'époque d'Homère, on est d'accord qu'un daïmôn aussi haut et puissant qu'Apollon se charge bien lui-même d'envoyer la peste au Achéens...

Pour répondre à la question de florence, le mot qui importe c'est "patron", qui signifie "protecteur". Avoir un dieu ou daïmôn patron, c'est avoir un protecteur plus qu'un chef d'entreprise. Or, on attend souvent ça d'un dieu comme d'un saint. Le fait est qu'avec internet, le rapport n'est pas le même. Les saints patrons du christianisme reproduisent le schéma polythéiste (mais déformé) dans lequel un dieu est en fait une puissance surnaturelle qui agit dans un certain domaine d'action. Il y a donc peut-être bien un dieu de l'internet, puissance surnaturelle qui fait qu'internet existe...

Pallas a écrit:

Peut-être faudrait-il lui préciser ce qu'est un daïmon...=)

Oui, ce serait gentil.

on t'as fait des petits topics ma chère =) remonte juste un ti peu plus haut

Pallas a écrit:

on t'as fait des petits topics ma chère =) remonte juste un ti peu plus haut

OK, merci, cela mérite réflexion pour bien en intégrer le sens.

Prends tout le temps qu'il te faut =)

Citation :

Isidore de Séville est un saint patron, Hermès un Dieu, comment un dieu peut-il être l'homologue d'un saint patron ?

Bah, les saints patrons du christianisme sont des calques des dieux mineurs (daimones) des Grecs, alors on va pas se gêner

La notions de daimon est assez compliquée, le mot grec peut signifier un dieu. Chez Homère, il peut être synonyme de destin. Chez les auteurs tardifs tout spécialement (Jamblique et autres) c'est une sorte de dieu mineur, qui peut être bon ou mauvais. A nuancer cependant: j'ai lu récemment que ce sens de daimon existait bien avant l'antiquité tardive chez les pythagoriciens, sens qu'auraient repris les philosophes tardifs, férus, on le sait, de pythagorisme.