Les notions d'eusébeia (εὐ̓σέϐεια) piété et d'asébeia (ἀσέϐεια) impiété sont complémentaire, ce qui n'est pas dans le sens de l'eusébeia tient de l'asébeia.
L'eusébeia est une notion complexe qui tient à la fois de l'ordre du monde, de la relation aux dieux et de la juste mesure. D'une certaine manière, cela est en rapport avec l'harmonie.
La bonne manière de rendre le culte, tant privé que public tient de l'eusébeia, dans le sens où cela doit se faire de la bonne manière. Ainsi, toutes les affaires cultuelles de la cité sont tenue en très haute importance et doivent respecter l'eusébeia, le contraire pourrait entrainer la colère de la divinité protectrice avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir.
Socrate a d'ailleurs été condamné à mort pour asébeia dans ce cadre à Athènes.
Le respect des dieux et des choses du sacré est aussi du domaine de l'eusébeia. D'une certaine manière, c'est aussi le bon comportement à avoir face aux dieux et le respect de la limite entre ce qui est du domaine divin et ce qui ne l'est pas.
On commence donc à arriver à une notion de justesse, dans le sens où la mesure doit être la bonne. L'excès de piété tient aussi de l'asébeia, car ça ne respecte pas les domaines, ainsi la superstition ou le fanatisme ne sont pas acceptables, donc impies.
C'est comme ça que pour respecter ce bon ordre des choses, les activités cultuelles avaient parfois des implications très dures. Le culte de Zeus était masculin et une femme risquait la mort si elle était découverte à y participer. Il en est allé de même pour les jeux olympiques. L'inverse aussi est vrai, un homme surpris dans un sanctuaire d'Artémis était impitoyablement massacré sans que personne n'y trouve quoi que ce soit à redire à ça.
Ainsi, la récupération identitaire de nos dieux tient de l'asébeia, parce ne respecte pas les limites de ce qui est du domaine divin en lui attribuant des choses qui ne sont pas de son ressort et le respect dû aux dieux.
Se trouve donc le défi pour les modernes de déterminer ce qui dans leurs pratiques tient de l'eusébeia ou non, sachant que nos sources sont limitées et relatives.
De là, se pose aussi la question de savoir la justesse de toutes les pratiques modernes.
Mais là encore, cela peut être relatif, du fait des variations historiques et entre cités.
C'est donc toute la problématiques de la recherche de l'eusébeia pour les modernes, en considérant l'évolution du modèle de vie...